The Pixies


Les Pixies sont fondés en 1986 à Boston, dans le Massachusetts, par Charles Thompson et son colocataire, Joey Santiago. Né en Californie, Thompson commence à jouer de la musique au cours de son adolescence. Alors qu’il est à l’école secondaire, sa famille s’installe sur la Côte Est. Au termes de ses études secondaires, il s’inscrit à l’Université du Massachusetts où il étudie en anthropologie. À mi-chemin dans son cheminement universitaire, il décide d’aller étudier l’espagnol à Porto Rico. Après six mois passés sous les tropiques, il retourne à la maison avec l’intention de fonder un groupe.

Thompson laisse donc tomber l’école et déménage à Boston, réussissant du même coup à convaincre Santiago de le suivre. C’est à l’aide d’une petite annonce dans l’espoir de recruter un bassiste qui aime « Husker Du et Peter, Paul & Mary » que le duo fait la rencontre de Kim Deal (elle emprunte le nom de Mrs. John Murphey pour les deux premiers albums des Pixies) qui jouait auparavant avec sa sœur jumelle Kelly dans le groupe folk/garage the Breeders à Dayton, en Ohio. Suivant le conseil de Deal, le groupe enrôle le batteur David Lovering. Inspiré par Iggy Pop, Thompson adopte le nom de scène Black Francis et le groupe opte pour le nom Pixies, sobriquet déniché par Santiago qui fouillait dans le dictionnaire sans but précis.

À l’automne, le groupe impressionne suffisamment pour obtenir la première partie d’une autre formation de Boston, Throwing Muses. Lors du concert, un gérant d’artistes et réalisateur au studio Fort Apache de Boston, Gary Smith, offre aux Pixies d’enregistrer leurs pièces. En mars 1987, le groupe enregistre 18 chansons en trois jours. Cette maquette connue sous le nom de « Purple Tape » est distribuée à des joueurs clés dans les sphères musicales bostoniennes et internationales, dont Ivo Watts, président de l’étiquette britannique 4AD. Impressionné par ce qu’il entend, celui-ci offre un contrat au groupe qui enregistre le EP « Come on Pilgrim » paru en 1987.

La formation décide d’enregistrer son premier album, « Surfer Rosa », avec le réputé Steve Albini. Celui-ci confère un côté plus rock aux Pixies avec des guitares plus agressives, ce qui n’empêche pas la formation de conserver son penchant pour les mélodies accrocheuses. Lancé au printemps de 1988, « Surfer Rosa » obtient de nombreuses critiques favorables et devient un succès sur les ondes des radios universitaires américaines. Du côté britannique, les Pixies obtiennent un succès intéressant sur le palmarès populaire. Avant la fin de l’année, l’engouement est tel que le groupe s’entend avec Elektra Records.

À la fin de 1988, les Pixies retournent en studio, mais cette fois-ci, ils font appel au réalisateur britannique Gil Norton. Lancé au printemps 1989, « Doolittle » opte pour un son plus propre et reçoit de très bonnes critiques, ce qui mène à une plus grande visibilité aux États-Unis. « Monkey Gone to Heaven » et « Here Comes Your Man » atteignent le top 10 du palmarès rock moderne, permettant à « Doolittle » d’atteindre le 98e rang du Top 200 de Billboard alors qu’au Royaune-Uni, le disque atteint le huitième rang. Tout au long de sa carrière, le groupe est plus populaire au Royaume-Uni et en Europe qu’aux États-Unis. Les Pixies deviennent célèbres en raison des prestations sans mouvement de Black Francis et pour l’humour charmant de Deal. Le groupe sait d’ailleurs s’amuser en tournée, allant même jusqu’à jouer ses chansons en ordre alphabétique. À la fin de la seconde tournée américaine de « Doolittle » à la fin de 1989, des tensions internes commencent à émerger, de sorte que la formation décide de prendre une pause au début de 1990.

Au cours de cette interruption, Black Francis s’offre une petite tournée en solo alors que Kim Deal fonde un nouveau groupe avec Tanya Donnely des Throwing Muses et de la bassiste de Disaster, Josephine Wiggs. Elle opte pour le nom de son groupe de jeunesse, the Breeders. Cette nouvelle formation enregistre l’album « Pod » avec Steve Albini, opus qui est lance sur 4AD au cours de l’été 1990.

Quant aux Pixies, le groupe se retrouve la même année et retourne en studio avec Gil Norton. Lancé au cours de l’automne 1990, l’album « Bossanova » se veut plus atmosphérique, s’appuyant fortement sur l’obsession de Black pour le surf-rock. Contrairement au deux premiers efforts, on ne retrouve aucune chanson de Deal sur « Bossanova ». L’album est accueilli par des critiques partagées, mais remporte encore une fois un vif succès sur les ondes universitaires. En Europe, la popularité des Pixies ne cesse de croître, « Bossanova » se hissant au troisième rang du palmarès britannique. Bien que les tournées en marge de l’album soient couronnées de succès, les tensions se font de plus en plus présentes entre Kim Deal et Black Francis, à un point tel où, lors du dernier concert de la tournée anglaise, Deal annonce à la foule qu’il s’agit du dernier concert des Pixies.

La tournée américaine est annulée en raison d’épuisement, mais la formation se retrouve à nouveau au printemps 1991 afin d’enregistrer un quatrième effort en compagnie de Norton. Le groupe enrôle le claviériste Eric Drew Feldman, anciennement de Captain Beefheart et Pere Ubu, et se tourne vers un rock plus lourd, soutenant avoir été inspiré par la présence d’Ozzy Osbourne dans un studio avoisinant. Lors de sa sortie, « Trompe Le Monde » est perçu comme un retour au son familier de « Surfer Rosa » et « Doolittle ». Mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte que l’album repose essentiellement sur le souci du détail technique. Par ailleurs, on n’y retrouve que très peu de partitions vocales de Deal alors qu’aucune de ses chansons ne figure à la liste finale. Le groupe entame une nouvelle tournée internationale, se produisant dans des stades en Angleterre, mais devant se contenter de plus petites salles en Amérique du Nord. Au cours du printemps 1992, les Pixies assurent la première partie de U2 au cours de la tournée Zoo TV. Il s’agira de la dernière tournée américaine du groupe. À la fin de la tournée Zoo TV, les Pixies prennent un autre pause. Deal reprend là où elle avait laissé avec les Breeders, lançant le EP « Safari » alors que Black Francis amorce le travail sur un album en solo.

Alors qu’il s’apprête à lancer son premier album, Black Francis confirme, lors d’une interview à la BBC, que c’est la fin pour les Pixies. Il y a toutefois un hic, il n’en a pas encore informé le reste du groupe. Il leur envoie sa déclaration par télécopieur plus tard cette journée-là. Inversant son nom de scène de Black Francis à Frank Black, il lance un album éponyme qui est accueilli tièdement par la critique. Son auditoire ne cesse de diminuer pour atteindre le statut de culte. Quant aux Breeders, ils lancent un second album intitulé « Last Splash » au cours de l’automne 1993. L’album connaît un succès étonnant et atteint la certification or aux États-Unis, grâce notamment au simple « Cannonball ». Quant à Santiago et Lovering, ils forment the Martinis en 1995.


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